De la Tribune à l’Échafaud, une histoire en mouvement des femmes et bientôt du féminisme sous la Révolution française

Dans Le Prince Philosophe, Olympe de Gouges écrivait en 1792 : “Ah si les femmes veulent seconder mes désirs, je veux que, dans les siècles futurs, on place leur nom au rang de ceux des plus grands hommes ; non seulement je veux qu’elles cultivent les lettres, les arts, mais qu’elles soient propres encore à exercer des places dans les tribunaux, dans les affaires contentieuses, dans l’administration des affaires de goût [1]. ” D’un certain point de vue, cet extrait nous rappelle les quelques mots de Christiane Taubira quand cette dernière affirmait que les femmes étaient “la moitié du ciel et même un peu plus” et que de ce fait, elles devaient être “la moitié partout où se prennent les décisions”. La Révolution française, survenue en 1789 apparaît à maints égards comme un moment clé de notre histoire, une acmé des revendications où les injustices supportées sous l’Ancien Régime ne peuvent plus être ignorées par le Roi. De ce point de vue, les femmes font irruption sur la scène politique et attendent de la Révolution un progrès. Parmi la multitude de doléances, les réclamations des femmes sont multiples et semblent pourtant échapper au domaine politique. Les problèmes soulevés relèvent du domaine privé pour l’essentiel : parmi eux, l’instruction ou le droit d’exercer un métier. Les réclamations touchant les droits politiques sont davantage absentes car plus rares sont celles qui ont eu conscience de leur importance. Toutefois, le 5 octobre 1789, les femmes constituent l’essentiel du cortège de Versailles et pénètrent dans le château, bien décidées à ramener sur Paris le Roi, Louis XVI, et la Reine, Marie-Antoinette. L’historien Jules Michelet (1798-1874) écrit à ce sujet que : “Ce qu’il y a dans le peuple de plus instinctif, de plus inspiré, ce sont les femmes. […] Les hommes ont pris la Bastille, et les femmes ont pris le Roi [2]”. Est-ce à dire que de cette révolution, les femmes ont obtenu le statut d’égalité qu’elles méritaient face aux hommes puisque “Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits” ?

De la différence biologique à l’inégalité sociale : Fondements Encyclopédiques

En 1754, dans l’article « Femme » de l’Encyclopédie [3], un dispositif conceptuel s’installe, sous la plume entre autres, du chevalier de Jaucourt : la différence naturelle entre les hommes et les femmes liée à l’anatomie et à la physiologie domine. Les femmes sont réduites à leur utérus, organe féminin par excellence, qui, selon les médecins, commande à tous les autres, de l’estomac au cerveau [4]. Mais en même temps qu’il domine, il justifie et légitime l’inégalité entre les hommes et les femmes. Les inégalités sont alors multiformes : juridiques, sociales mais aussi politiques. L’absence d’éducation, le nombre restreint de métiers accessibles et la dépendance à l’égard du père et du mari pour les femmes ne sont pas perçus comme des problématiques à reconsidérer. Or, lorsque ce constat est posé, un problème émerge. Christine Fauré, sociologue et directrice de recherche au CNRS le rapporte : « Comment concilier la domination des femmes par les hommes et le droit à l’égalité ? ». L’Encyclopédie tente d’y répondre : « Il paraît d’abord 1°/ qu’il serait difficile de démontrer que l’autorité du mari vienne de la nature ; parce que ce principe est contraire à l’égalité naturelle des hommes ;” s’il “est propre à commander, il ne s’ensuit pas qu’il en ait actuellement le droit. 2°/ L’homme n’a pas toujours plus de force de corps, de sagesse, d’esprit et de conduite que la femme. 3°/ Le précepte de l’Écriture étant établi en forme de peine, indique assez qu’il n’est que de droit positif [5]. On peut donc soutenir qu’il n’y a point d’autre subordination dans la société conjugale, que celle de la loi civile. »

Le droit naturel l’emporte sur le droit civil. L’impossible contractualisation de la relation femmes/hommes, antérieure à la société civile “vient de la nature” et “s’oppose à tout l’égalisation des conditions entre sexes”. (C. Fauré). Ainsi, parce que la Femme est « le sexe qui devrait obéir » [6], elle ne peut guère accéder aux “Droits de l’homme et du citoyen[7], déclarés dans la foulée de l’abolition des privilèges, la nuit du 4 au 5 août 1789.

Des sursauts “lumineux” en opposition avec les thèses de l’Encyclopédie

CONSTANT Benjamin
©️ Salomé Taverne-Antoine / Le Halo Magazine

En opposition avec les idées des Lumières, d’autres auteurs ont pris la plume pour porter haut leur libéralisme. Parmi eux se trouve Condorcet. En effet, dans Sur l’admission des femmes au droit de cité, ce dernier distingue les comportements relevant de la nature et ceux relevant de l’éducation. Il rappelle ainsi la doxa selon laquelle les femmes seraient « plus douces, plus sensibles moins sujettes aux vices qui tiennent à l’égoïsme et à la dureté du cœur. » Or, de ce point de vue, les femmes ne pouvaient pas détenir le « sentiment de la justice » et « obéissaient plutôt à leur sentiment qu’à leur conscience ». Mais à peine s’est-il fait l’écho de cette opinion qu’il y substitue une vérité radicale : cette observation est « plus vraie », « mais elle ne prouve rien », puisque c’est seulement « l’existence sociale qui cause cette différence » entre les hommes et les femmes. En d’autres termes, seule l’éducation explique les comportements qu’adoptent les hommes et les femmes en société. L’enjeu pour Condorcet est de faire advenir un individu universel, dont les choix ne sont pas conditionnés par son sexe, son appartenance sociale ou sa couleur de peau. 

Une révolution par et pour les femmes ? Les progrès relatifs de la Révolution française

Si les femmes avaient déjà participé aux événements “pré-révolutionnaires” telle que la journée des Tuiles survenue le 7 juin 1788 [8], elles ont pleinement pris part à la Révolution française. Lorsque les Journées d’Octobre éclatent les 5 et 6 octobre 1789, une centaine de femmes partent de Paris pour Versailles afin de réclamer du pain et ramener dans Paris insurgé « le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron » (la famille royale). D’autres femmes prirent part à des événements restés très célèbres tel que la Prise des Tuileries le 10 septembre 1792.

Ainsi, dès les débuts de la Révolution française, les Femmes obtiennent le titre de « citoyennes ». Mais de citoyenne, elles n’obtiennent que le nom et on leur refuse le droit de vote. Toutefois, elles répondent présentes là où leur place est tolérée puisque « tant que la femme ne s’en mêle pas, il n’y a pas de véritable révolution » (Mirabeau). Leur pratique politique se limite un temps à leur forte assiduité aux rassemblements, qu’il s’agisse de réunions de quartier, de débats à l’Assemblée constituante ou au Tribunal révolutionnaire. Réduites au rôle de “spectatrices-actives” [9], elles forment néanmoins la “culotterie” féminine de cette période de troubles. On les appelle ainsi les « habituées des tribunes » pour enfin les nommer, à partir de 1795, « les tricoteuses » en référence au rôle actif dans ces tribunes d’où elles interviennent tout en tricotant. Elles suivent en effet les discussions avec passion, n’hésitant pas à interrompre bruyamment les orateurs. Ces derniers remarquent parfois leur forte influence. Tel est le cas en mai 1793 lorsque qu’à deux reprises, les Girondins demanderont qu’on évacue les femmes des tribunes d’où elles soutiennent vigoureusement les Montagnards.

Finalement, leurs avancées en terme de droit s’avèrent faibles, mais perceptibles. Par exemple, le mariage devient en 1791 un contrat civil entre deux individus égaux. L’égalité civile est donc reconnue dans la loi sur le divorce de septembre 1792. N’étant plus indissoluble, le divorce est donc possible. L’adultère n’est plus un délit en droit.  Hommes et femmes semblent devenir tous deux égaux. De plus, il n’y a plus de droit d’aînesse. Les femmes abandonnées sont soutenues par l’État à travers un système d’aide publique. Des écoles républicaines pour filles sont même ouvertes dès la fin de l’année 1793. Une pensée relativement égalitaire semble donc être présente pendant les événements révolutionnaires. Pourtant, le code civil de 1804 ré instaure une inégalité [10] entre les femmes et les hommes. De type patriarcal, ce code affirme une puissance paternelle forte où les inégalités entre les deux sexes font leur retour.

Si un climat égalitariste est présent, il ne peut cacher une exclusion toujours aussi importante des femmes. Sous la Révolution, l’existence de clubs étroitement féminins reflète en effet une volonté de débattre et de participer au mouvement révolutionnaire. Alors qu’elles sont exclues des grands clubs comme les Cordeliers et les Jacobins fondés par des personnalités telles que Desmoulin et Robespierre, les femmes créent leurs propres lieux de sociabilité révolutionnaire. A Paris émerge la “Société des citoyennes républicaines révolutionnaires” dirigée par Pauline Léon [11] puis par Claire Lacombe [12]. Elle forme les citoyennes pour “aider les révolutionnaires contre les ennemis de l’intérieur”. La société réclame ainsi le port de la cocarde qu’on leur accorde, et le port d’armes, qu’on leur refuse. Leur irruption sur la scène révolutionnaire amorce la naissance d’une conscience de genre, c’est-à-dire d’appartenir à une force sociale particulière. Dans ces clubs féminins, les débats portent souvent sur les droits professionnels, le droit au divorce, les droits civils et le partage égal de l’héritage, des projets éducatifs pour les filles ou encore la prostitution.

Mais le 30 octobre 1793, elles sont interdites d’adhérer à une société politique. Le rapport du député Amar s’oppose fermement à toute idée d’égalité politique en raison de la faiblesse morale et physique des femmes et de leur nécessaire assignation aux travaux domestiques et à la famille. Alors que Pauline Léon et Claire Lacombe, ainsi que les autres membres de leur club prêtaient serment de “Vivre pour la Révolution et de mourir pour elle”, on leur refuse une nouvelle fois le droit de prendre place dans la sphère politique. Une personnalité passée à la postérité n’a pas, comme beaucoup d’autres, attendu pour qu’on lui donne le droit de se positionner sur la condition des femmes dans la société. De ce point de vue, elle « vécut pour la Révolution » et « mourut pour elle » : Olympe de Gouges.

Olympe de Gouges, de la Tribune à l’Échafaud

La personnalité d’Olympe de Gouges a très bien été étudiée par l’historien Olivier Blanc. Volontiers qualifiée d’oeuvre pionnière du féminisme, la puissance rhétorique de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publiée en 1791 ne doit pas cacher sa profondeur philosophique. Elle dépose au centre de son argumentation la notion de volonté et donc de responsabilité. En effet, femme politique et femme de lettres, Olympe de Gouges née Marie Gouze use très tôt de sa plume dramatique [13] pour défendre ses idées. Alors que le théâtre de l’époque est soumis au contrôle du pouvoir royal, Olympe de Gouges rédigea L’esclavage des noirs, ou l’heureux naufrage en 1792, ce qui la rendit célèbre. Abolitionniste de la première heure, elle s’était déjà exprimée dans Réflexions sur les hommes nègres en 1788. Mais c’est bel et bien pour la défense de la cause des femmes qu’Olympe de Gouges fut reconnue par la postérité et est aujourd’hui célébrée. En 1791, elle rédigea de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Il s’agit d’une nouvelle version de la DDHC qui féminise tous les droits et les devoirs liés à la citoyenneté en remplaçant le mot « homme » par celui de « femme ». Par ce moyen, Olympe de Gouges tente de placer les révolutionnaires face à leurs contradictions en matière d’égalité. Elle énonçait ainsi que l’homme comme la femme possède la Raison (faculté de « bien juger » Descartes, Méditations Métaphysiques). C’est pourquoi, si les femmes, comme les hommes, possèdent la Raison, les femmes peuvent, et surtout, doivent occuper les fonctions politiques et sociales dont les hommes avaient jusqu’alors, l’exclusivité. Mais lorsqu’elle conclut cette déclaration, elle écrit que « Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose (vous, les femmes), il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir. » Ici, elle dépasse à maints égards la simple revendication. Elle en appelle à la Volonté (faculté « absolue et infinie » d’exercer un libre choix gouverné par la Raison, Descartes, ibid [14]), à la Volonté de toutes, pour sortir de l’isolement social, juridique et politique. Surtout, elle réintroduit le concept de responsabilité. Parce que « les barrières » sont bien présentes, il est néanmoins en (leur) « pouvoir de les affranchir ». Seulement il faut « le vouloir ». En faisant cela, elle encourage les femmes à se réveiller pour s’engager dans la Révolution et revendiquer leur droits : 

« Ô femmes ! Femmes, quand cesseriez-vous d’être d’aveugle? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la révolution? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. »

Bien sûr, la société de 1789 ne ressemble que de très loin à notre époque. Parler de responsabilité de l’individu peut dès lors apparaître comme une parole creuse. Pourtant, cette parole fut bien réelle. La Révolution française fut une occasion de faire porter sa voix. Victime de la Terreur, accusée lors de son procès d’avoir voulu échapper à son sexe, et d’être un « homme d’État », Olympe de Gouges paya de sa vie sa fidélité à un idéal en affirmant ses convictions novatrices, le 3 novembre 1793. 

Une société encore figée dans l’archaïsme, malgré 1789

Malgré la parenthèse des Cents-Jours, la France s’installe dans une sorte d’état singulier, trop occupée semble-t-elle, à redonner une “tête” au pouvoir pour accorder un statut aux femmes. Ni la Charte de 1814, faisant office de Constitution, ni sa réforme en 1830, ni même la Constitution de la Seconde République n’apportent une solution durable pour les femmes. Pourtant, la Seconde République, après trois révolutions, tentent de répondre aux attentes nouvelles, d’une société de plus en plus industrialisée. Pour cela, Lamartine et bien d’autres réclament le suffrage universel. Les hommes, de tous les milieux sociaux et économiques accèdent au pouvoir par le biais du droit de vote. Les femmes quant à elles, doivent attendre près d’un siècle pour que l’isoloir fasse retentir leur voix.

Un bilan d’étape

Histoire violente et semée d’embûches, la Révolution française n’en reste pas moins un moment catalyseur de l’Histoire de France. Dès le début de l’année 1789, le terme d’Ancien Régime apparaît sur les lèvres de nombreux représentants des Ordres. Les événements qui suivirent la convocation des États Généraux donnèrent à cette expression, une dimension quasi-prophétique puisque tous semblaient avoir ressenti cette coupure entre un avant – que l’on jugeait périmé ou que l’on regrettait – et un après, pour la forme duquel on débattait et combattait. Des femmes ont donné vie au mot citoyenne. En s’exprimant dans la sphère publique, en formant des clubs, en participant aux événements, bref, en pénétrant dans l’espace politique ouvert par la Révolution, où on ne les attendait pas et que plusieurs voulaient leur interdire. En déclarant en 1789 le principe théorique de l’égalité des droits, les révolutionnaires ne songeaient pas à elles. Mais la question de l’égalité des droits a bien été posée et liée à l’idée démocratique. Au sortir de la Révolution, l’appellation citoyenne sent la canaille et dans la bonne société sert pour les domestiques ; il est banni des actes officiels en 1800. Mais dans les dictionnaires, le citoyen, habitant d’une cité ou membre du Peuple Souverain, se décline désormais aussi au féminin [15]. Ainsi, entre progrès relatifs et permanence d’un statut d’éviction, elles n’ont encore obtenu la reconnaissance qu’elles méritaient au sein de la société.

Bientôt, une lutte structurée davantage autour de l’égalité civile s’organise. Parallèlement, le terme de féminisme apparaît. De ce fait, pour apaiser les dissensions et les peurs qui règnent alors en France au XIXème siècle, quant à la possibilité de donner un statut égalitaire aux femmes, Louise Michel, communarde de la première heure, fait de la lutte pour l’émancipation des femmes, un combat personnel puisque “(…) la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée”.

Chloé GODIN  et Victoria DELAUNAY 


Notes de bas de page

[1] DE GOUGES Olympe, le Prince philosophe,1792.

[2] MICHELET Jules, Histoire de la Révolution française, volume 1, Livre II, Chapitre 8, 1893-1898.

[3] D’ALEMBERT Jean et DIDEROT Denis, L’Encyclopédie, 1ère édition, tome 6, article “Femme” co-écrit par BARTHEZ Paul-Joseph, BOUCHER d’ARGIS Antoine-Gaspard, JAUCOURT Louis, AUMONT Arnulphe, DESMAHIS Joseph-François-Édouard, 1751.

[4] ROUSSEL Pierre (1742-1802), médecin et journaliste, auteur entre autres de Système physique et moral de la femme, ou Tableau philosophique de la constitution, de l’état organique, du tempérament, des mœurs, et des fonctions propres au sexe.

[5] Droit positif : ensemble des règles juridiques en vigueur dans une société.

[6] ROUSSEAU Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité, 1755, rapporté par SOUZA-FERNANDES Teresa dans Pouvoir féminin et ordre social : les paradoxes de l’inégalité dans l’oeuvre de Jean-Jacques Rousseau.

[7] Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 1789.

[8] Émeutes populaires pour raisons entre autres fiscales, survenues le 7 juin 1788 à Grenoble.

[9] BARREAU Marion, étudiante en troisième année de classes préparatoires littéraires, au lycée Descartes de Tours.

[10] BRUNET Roger et THÉRY Hervé, dans Les Mots de la géographie (1992) définissent l’inégalité comme : “une différence (…) perçue ou vécue comme une injustice, comme n’assurant pas les mêmes chances à chacun”.

[11] LÉON Pauline (1768-1838), personnalité de la Révolution française. Elle participe à la prise de la Bastille. Elle est pétitionnaire pour l’armement des femmes. Elle fonde en mai 1793, avec Claire Lacombe la Société des citoyennes républicaines révolutionnaires, cercle exclusivement féminin.

[12] LACOMBE Claire (1765-1798), actrice et militante révolutionnaire.

[13] C’est-à-dire, qui écrit des pièces de théâtre et qui fait de l’écriture un moyen d’action.

[14] ibidem, signifiant en latin : au même endroit.

[15] GODINAU Dominique, Les femmes dans la société française (XVIème-XVIIIème siècle).

 

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