Séries Mania Lille, bilan d’une première édition réussie

Au dernier jour du festival Séries Mania Lille Hauts-de-France, Laurence Herzberg, sa directrice générale, tire un premier le bilan.

En neuf jours, 83 séries de 19 pays différents ont été présentées au festival Séries Mania, avec, au compteur 55 639 visiteurs. Laurence Herzberg, directrice de cette première édition lilloise, est revenue, pour la presse, sur ces jours de festivité télévisuelle dans le Nord.

À peine arrivée dans la salle où avait lieu la rencontre avec les journalistes (déjà tous sagement assis en rond), Laurence Herzberg a tenu d’emblée à mettre fin aux comparaisons trop rapides entre Séries Mania et le festival de Cannes : « on en parle comme du « Cannes des séries », mais Cannes est un événement unique dans le monde ». Elle explique que le festival lillois a pour objectif de créer ses propres codes, autour d’un genre « très populaire », qui « suscite un engouement généralisé. »

La directrice poursuit : grâce aux différents événements organisés, tels que les expositions au Tri Postal, les graffs disséminés dans la ville, le dîner « Mange ta série » ou encore le parallèle fait par le musée des Beaux-Arts entre séries et art, le festival est devenu « une expérience globale » avec « une originalité particulière qui n’a pas son équivalent ailleurs. » On peut tout-à-fait le concevoir, tant la ville de Lille a paru vivre au rythme du festival durant ces neuf jours, voyant un grand nombre de ses lieux de vie culturels investis. Séries Mania Lille Hauts-de-France n’a, en effet, plus rien à voir avec la manifestation organisée au Forum des Images à Paris. Cela, Laurence Herzberg le concède aisément : « Vous ne pouvez jamais faire à Paris ce qu’on peut faire dans une capitale régionale, fort de l’enthousiasme que l’on y rencontre. »

Évoquée inévitablement lors de la table ronde, la question de la comparaison avec le projet concurrent, Cannes Séries, l’agace un peu : « La ville de Lille a gagné. […] Ici, il y avait une vraie volonté politique, il y avait aussi un budget, mais surtout un véritable public. » Sa volonté de faire face aux autres grands festivals européens pourrait toutefois être compromise par cette concurrence franco-française : « Depuis le début, on tend la main à Cannes Séries, parce qu’il ne s’agit pas de Lille versus Cannes, mais de la France versus Londres, Berlin, etc. Voilà le pari qu’il faut gagner, c’est ma conviction profonde. » D’ores et déjà, le réel succès public et professionnel du festival, salué par la présence de la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, ouvre à Séries Mania la perspective de devenir Le festival de référence en matière de séries.

La journée des Lille Transatlantic Dialogues témoigne de ce succès professionnel : 2000 accréditations au lieu des 1500 espérées, des professionnels venus s’inscrire le jour même, la présence d’invités prestigieux (notamment le patron de Netflix, Reed Hastings). Le succès public a également été au rendez-vous, puisque nombre de séries de la compétition, pourtant inconnues pour la plupart, ont réussi à rassembler tout autant que celles plus attendues (La Servante écarlate ou Westworld, par exemple) ou encore que les rencontres avec des personnalités populaires, comme Patrick Duffy (Dallas ou L’Homme de l’Atlantide) ou Corinne Masiero (Capitaine Marleau).

Épuisée, la voix faiblissante, mais tout sourire, Laurence Herzberg conclut : « Très clairement, son succès a dépassé nos espérances. Il y a eu un réel enthousiasme, le festival a franchi les frontières régionales et nationales pour révéler sa dimension internationale. On ne pensait pas qu’on arriverait à construire un événement d’une telle envergure dès la première année. » Et d’ajouter, qu’elle et son équipe, vont pouvoir s’octroyer quelques jours de repos bien mérités, avant de repartir aux fourneaux pour nous concocter le menu de la prochaine édition. On en salive déjà !

Emma Bougerol

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