Séries Mania présente… « On the Spectrum », un portrait attendrissant sur l’autisme

Trois colocs, un appart et quelques soucis assez communs. Les relations entre ces jeunes sont authentiques et passionnées : curieuse façon de dialoguer. Parfois il y a des cris, des gestes brusques, des insultes, etc., ou, parfois, simplement rien. Des interactions simples, directes et précises qui étonnent et surprennent. On The Spectrum dépeint l’autisme avec poésie pour en faire un tableau tendre et soigné. Une production israélienne qui éclaire les a priori et apporte un regard critique sur un sujet parfois évincé : à voir et à revoir !

Seulement trois épisodes suffisent à déconstruire multiples présupposés. Spectateur d’une réalité trop peu évoquée, nous sommes agréablement surpris par la série mêlant audacieusement la gêne, le rire et la compassion. On The Spectrum n’est pas une série sur l’autisme mais sur tout ce qui touche à la maladie. Elle évoque ce trouble du comportement, non comme un inconvénient, mais plus comme un attrait propre à certaines personnes.

Faciles et attendrissantes sont les relations animant les caractères en présence. Ces derniers démontent les codes et les conventions obligatoires en société, avec humour et maladresse, laissant le spectateur pantois. Dans la difficulté, écartés par la société, ensemble ils se questionnent, s’entraident et se respectent. On observe alors le combat difficile et désarmant de ces individus pour la conformité. Ces adultes, pourtant traités comme des enfants, doivent s’adapter à la société et non l’inverse : un message fort qui ne cesse de tirailler le public entre remise en question et indignation.

La série accuse également le regard d’autrui et l’intolérance vis-à-vis de la différence : apathie ancrée. Parallèlement, elle aborde les difficultés ambiantes pour les proches, à la fois résolus et emplis d’espérance. Un équilibre délicat et complexe à conserver qui nous laisse admiratif d’un tel courage.

On The Spectrum, c’est aussi un jeu d’acteur sans pareil. Intenses sont les mœurs, profonds et délicats les accès. Éclats de rire, de colère : une douce complicité se joue à nos yeux. Belle leçon d’humanité, intègre et spontanée, à visionner et à questionner sans modération.

Alice Gapail

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