Coup d’envoi pour le festival Séries Mania

18 heures devant le Nouveau Siècle à Lille. Le tapis rouge est déjà installé, les vigiles sont en place. Quelques curieux ralentissent, d’autres posent des questions aux grands gaillards tout de noir vêtus. « C’est le festival de Cannes ? »

Au fur et à mesure, des personnes s’installent derrière les barrières, les premiers invités entrent et des spectateurs viennent agrandir la queue déjà conséquente, le long du bâtiment. Le balai des voitures commence. Arrivent en pêle-mêle : la maîtresse de cérémonie, Alexandra Sublet, la présidente du festival, Laurence Herszberg, le président de la région Haut-de-France, Xavier Bertrand, la miss France, Maeva Coucke, la maire de Lille, Martine Aubry, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, le président du jury, Chris Brancato, etc. D’autres sont plus difficilement reconnaissables, et les fans s’impatientent dans le froid : « Ils devraient se présenter quand ils arrivent, quand même ».

Aux alentours de 20 heures, la cérémonie peut enfin commencer. La salle est plongée dans le noir. Un magnifique duo de danse ouvre la cérémonie, tout en références et en légèreté. Lumière salle, Alexandra Sublet entre en scène. Souriante, elle profite du début de la cérémonie pour insister sur le fait que ce festival est une grande première pour la région Haut-de-France. Le président du jury prend ensuite la parole, aux côtés de la présentatrice et de la présidente du festival. Il introduit dans son discours la notion de « glocal », moyen de désigner les séries produites localement mais consommées au niveau global. Il s’annonce heureux de ce « glocal », qui n’est plus seulement en sens unique des États-Unis vers le reste du monde. Encensant les plateformes de séries, type Netflix, il rappelle que les chaînes traditionnelles sont poussées par ces dernières à se moderniser pour survivre. Selon lui, c’est une bonne chose. Chris Brancato rappelle, en guise de conclusion, que les séries nous rassemblent, tout comme le feu rassemblait autour de lui les hommes des cavernes. Ce soir, le rassemblement se fera autour de la série Succession, présentée en avant-première mondiale.

Pour les malchanceux (ou les retardataires) qui n’ont pas pu assister à la cérémonie, le rendez-vous était donné au Tri Postal. C’est dans ce lieu central du festival que se sont retrouvés les « recalés », pour assister à la diffusion en direct. Cependant, ils n’auront pas le droit de voir la série projetée ce soir-là au Nouveau Siècle. De jour, le Tri Postal est un véritable musée de la série : exposition d’affiches de séries FX, séries de photos en hommage à Twin Peaks, reproduction de décors d’Orange Is The New Black, Plus belle la vie, Stranger Things, etc. On peut également s’y immerger dans divers univers grâce à l’espace de réalité virtuelle, y cultiver notre nostalgie devant les archives de l’INA et d’OCS, y satisfaire notre curiosité en découvrant des séries diffusées en continu ou encore se creuser les méninges en essayant de sortir de l’escape game The Walking Dead. Le soir, le Tri Postal devient le lieu où l’on fait la fête et où l’on se retrouve autour d’une part de pizza ou d’une bière. À toute heure, on y est véritablement au cœur de Séries Mania.

Ce premier jour du festival lillois annonce une suite haute en couleurs, en émotions et en rencontres. C’est du moins l’ambition de l’événement, et bien sûr tout ce que l’on souhaite aux festivaliers.

Emma Bougerol

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