Interview de Ramo : à la découverte de son premier EP coloré

Un vent de nouveauté et de fraîcheur souffle sur le monde musical en ce printemps 2018. Ramo, ce jeune artiste au visage inconnu, nous fait voyager dans un univers coloré et enclin à la rêverie. Son objectif ? Que chacun puisse s’identifier à ses textes, à son personnage. Grâce à ses chansons, il nous conte un monde idéal où « Tout va bien » et c’est d’ailleurs le titre du premier morceau de son premier EP sorti le Vendredi 6 avril 2018.

Ramo prend donc son envol musical pour notre plus grand plaisir. Le Halo Magazine est fier de vous présenter cet artiste à travers une interview retraçant son parcours, son histoire. Une interview dans laquelle l’artiste nous parle de ses inspirations et de ses projets.

L.H.M. : Pourrais-tu nous décrire ton EP en quelques phrases ?

Ramo : Cet EP comporte trois titres et un remix de Mawimbi. Ce sont trois titres qui racontent l’histoire d’un retour à la nature. Je suis parti de mes souvenirs d’enfance, de la partie de mon enfance que j’ai passée à Laval, la ville natale du Douanier Rousseau. Je me souviens de mes visites culturelles en classe, au cours desquelles nous allions au musée d’art naïf dédié à cet artiste. C’est cette première rencontre artistique qui m’a marquée. Cette nature bizarre, fantasmée, dans laquelle les animaux et les hommes cohabitent dans la jungle, un monde particulier et surtout : coloré. Dans ma musique, je m’inspire donc de ce monde rêvé, plantureux et accueillant. Où est-ce que nous nous trouvons par rapport à ça ? A Paris, dans nos immeubles, ne songeons-nous pas à un nouvel Eden ? A un nouvel havre de paix ?

L.H.M. : « Tout ira bien » est le premier morceau de ton EP, que signifie ce titre pour toi ? Ce titre est-il un message d’espoir ? Un rêve pour l’avenir ? Est-ce un message personnel ou au contraire un message adressé à tout le monde ?

Ramo : « Tout ira bien » est un mantra. Ce texte invite à prendre conscience des changements qui nous attendent dans un futur proche, notamment dans notre façon de consommer. Les paroles et la mélodie invitent à embrasser ce changement. C’est comme si tu étais en haut du plongeoir et que l’on te disait « Vas-y ça va bien se passer !». Je dirais donc que ce message me représente, il n’a pas un but moralisateur mais me permet de proposer une solution à la société. Ce message est donc adressé à qui veut, mais pas à tout le monde.

L.H.M. : Pourquoi as-tu choisi de créer des mélodies exotiques, des sonorités tropicales ?

Ramo : J’ai dès le début voulu mettre une musique sur les sensations que j’avais devant les toiles du Douanier Rousseau. Il n’a jamais voyagé est travaillait donc à partir de son imagination, de ses rêves et de son savoir. Dans ma musique, je fais un parallèle avec sa façon de peindre. J’utilise des sons de claviers joliment produits, puis des percussions découpées sur des musiques que j’ai écoutées, tout comme lui faisait des collages un peu absurdes et peignait plus de 20 nuances de vert !

L.H.M. : Ton nom de scène, Ramo, est assez intriguant. Quelle est son origine ?

Ramo : Mon nom de scène provient de deux mots. Le rameau, qui est la partie d’un arbre se trouvant entre les branches et les feuilles, c’est la partie que tu ne vois pas de l’extérieur mais qui permet de rendre l’arbre bien vert. C’est aussi l’anagramme du mot espagnol Amor. Cela me représente car mon objectif est de transmettre beaucoup de bienveillance dans mon écriture, car j’estime que c’est quelque chose dont chacun a besoin.

L.H.M. : Tu as d’abord commencé ton parcours artistique dans la musique, dès l’âge de 6 ans, en jouant de la guitare et du synthé. Qu’est-ce qui t’a amené à te lancer dans la chanson ?

Ramo : La musique sert à voyager, mais pour raconter des histoires il faut ajouter des mots. C’est pour raconter des histoires que je me suis lancé dans la musique, pour transmettre des choses.

L.H.M. : L’EP est sorti le Vendredi 6 Avril, quelle serait la suite logique des évènements pour toi ?

Ramo : Peut-être un autre EP puis un album, j’ai déjà d’autres morceaux écrits et maquettés, on verra ce qu’il se passe après la sortie du premier EP. Je vais faire pas mal de concerts entre septembre et décembre. Je vais aussi travailler avec d’autres gens pour m’aider à affiner l’esthétique ou pousser un peu plus loin sur les instruments, la structure.

L.H.M. : Y-a-t ’il une collaboration dont tu rêves ?

Ramo : Tout d’abord James Holden, il représente un chamanisme électronique, une musique transe, primitive, naïve. Ensuite il y a Rone, il a développé des thématiques retour à la nature sur une musique électro. Je serais curieux de pousser ça, de raconter les mêmes histoires avec d’autres approches. Mais il y a aussi Laurent Voulzy. Il a une manière de chanter dont Ramo peut se rapprocher, il raconte le mouvement de quelqu’un qui est dans un endroit et qui rêve d’un ailleurs. Il inspire un côté très « Je suis parisien, mais mon cœur est ailleurs ». Nos mouvements et nos finalités sont les mêmes, je rêve d’un endroit que j’idéalise en le rendant désirable dans mes textes.

L.H.M. : Une dernière question pour toi : si Ramo était une console de jeu, ce serait ?

Ramo : C’est une très bonne question ! *rires* Je pense que je serais une vieille console avec de gros pixels mais colorés. Le joueur serait plongé dans une jungle mais comme les dessins sont mal faits, je ne serais qu’un support pour son imagination.

Estelle Cacheux

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