Montée des eaux : des villes bientôt sous la mer

Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, de nombreuses grandes villes, telles que Shanghai, Bombay, New-York, ou Hong-Kong risquent de partiellement disparaître sous les eaux ; et ce, même si le réchauffement planétaire est limité à 2°C. Jakarta subit déjà l’élévation du niveau de la mer, et d’autres îles, comme en Alaska, doivent être évacuées avant 2025 afin que les populations survivent.

Ce n’est plus une surprise, le réchauffement climatique est bel et bien présent. Habitués aux préventions pour contrer les futurs problèmes, il s’avère que ceux-ci ont déjà commencé à se manifester. La COP21 de 2015 prévoyait de maintenir le taux du réchauffement climatique à 2°C afin de limiter les effets négatifs et leurs conséquences sur la planète et les populations. En plus des phénomènes directement visibles, comme les pics de pollution dans les grandes villes, ou la fonte des glaces arctiques et antarctiques, la montée des eaux s’ajoute à la longue liste des conséquences de l’emprisonnement de la chaleur, par les gaz à effet de serre, à la surface de la terre. Un des scénarios envisagés prévoit une élévation inévitable du niveau de la mer d’un mètre d’ici 100 ou 200 ans [1]. Et même si le réchauffement est limité à 2°C, de grandes villes sont menacées par la montée des eaux, phénomène visible sur ces cartes interactives. Derrière les chiffres alarmants sur l’état de la planète, il est question d’humains, menacés ou touchés depuis quelque temps déjà, par ce réchauffement. Parmi les nombreux exemples qu’il est possible de citer, deux cas précis et interpellants peuvent être retenus : celui de Jakarta et de Kivalina.

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Web, Statista

La situation de Jakarta devient préoccupante ; en effet, 40 % de la capitale indonésienne se trouve au-dessous du niveau de la mer, et la situation ne semble que s’aggraver tous les ans ; Jakarta s’enfonce au rythme effréné de plusieurs centimètres par an. Certains quartiers de la ville se retrouvent inondés même dans la période de sèche de juillet à octobre. Les populations subissent directement cette crise et ont déjà été déplacées à cause d’un déluge il y a quelques années. En outre, même les pluies anodines inondent les quartiers et font disparaître les entrées des bâtiments, car la ville s’enfonce plus rapidement que le niveau de la mer n’augmente. A Kivalina, la situation est tout aussi inquiétante et souligne l’urgence d’agir. Cette île en Alaska est condamnée à disparaître d’ici 2050, et ses 450 habitants seraient les premiers réfugiés climatiques du continent américain. Le nombre de personnes concernées peut sembler bien moindre face à l’importante capitale indonésienne, mais il ne peut être minimisé ; le cas de Kivalina est celui de multiples autres communautés inuits. Sur cette île où rien ne pousse, l’alimentation des habitants dépend presque intégralement de la chasse et de la pêche. Or, avec le dérèglement des saisons, la glace fond et les inuits ne peuvent plus camper près du point de passage des baleines, qui constituent une source nécessaire de nourriture. Plusieurs phénomènes météorologiques ont déjà poussé à l’évacuation d’une partie de la population. Les deux cas précis de Jakarta et de Kivalina font partie d’une liste non exhaustive et les exemples risquent de se multiplier dans les années à venir.

Au delà de ces constats, l’action du gouvernement n’est pas à négliger ; malgré l’urgence d’apporter des solutions, celles-ci peinent à voir le jour, et la situation ne semble que pouvoir s’aggraver dans les mois et les années à venir. A Jakarta, le problème résulte du changement climatique, de la montée des eaux et du pompage illégal de l’eau qui assèche les aquifères souterrains, précipitant la ville sous la mer. En plus de cela, le système de canalisations de la ville est couramment obstrué par des épisodes de pollution, principalement des déchets. Comme solutions possibles pour limiter l’affaissement de la ville, la municipalité peut mettre en place des systèmes de pompage, et préserver la mangrove qui agit comme une protection face à la houle. A Kivalina, c’est le gouvernement américain qui a poussé les inuits à s’installer sur l’île, alors que ceux-ci n’y venaient historiquement que pour la chasse. Conscients de la situation, un déménagement vers les Etats-Unis a déjà été voté plusieurs fois, mais le coût retient les autorités américaines. Même en cas de déménagement, aucune agence fédérale n’est en charge de la réinstallation ; et alors que Barack Obama avait demandé de bloquer un fond pour aider ces populations à déménager, l’élection de Donald Trump a réduit tout espoir. Comme solution temporaire et de secours, les habitants ont opté pour la construction d’une route d’évacuation vers le continent.

Les problèmes climatiques vont, dans les années à venir, être à l’origine de multiples déplacements de masse. Par ces déplacements, la population mondiale risque de se concentrer en des zones alors surpeuplées. On ne répétera jamais assez les conséquences de l’activité humaine sur la planète, et donc sur l’homme lui-même. Les populations sont également sujettes à de fortes vagues de chaleur, et dans le scénario le plus pessimiste, les trois quarts de l’humanité risquent de mourir de chaud en 2100. Afin de diminuer l’impact de l’activité humaine sur la planète, des solutions se mettent en place à l’échelle des villes, ou localement. Malgré le retrait des Etats-Unis de l’accord de la COP21, San Francisco, par exemple, entend bien s’engager environnementalement ; l’objectif : être une ville zéro déchet d’ici 2020.

[1] http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/08/27/la-nasa-estime-une-montee-des-oceans-d-au-moins-un-metre_4737957_1652612.html

Anaïs Marie

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