« C’est nous qui décide ! » : un film réalisé par les CEMEA sur l’éducation active

Après avoir passé mon approfondissement BAFA au sein des CEMEA (Centre d’Entrainement aux Méthodes d’Éducation Active), et après avoir visionné le film qu’ils ont réalisé sur leurs valeurs, je me suis dit qu’il serait bien de vous faire découvrir, à vous, ce qu’est l’éducation active et populaire et en quoi elle est intéressante.

Ah… L’éducation active, c’est sans doute quelque chose qu’on ne connait pas ou qui est plutôt flou. L’éducation active porte ma foi très bien son nom car elle consiste à rendre l’enfant acteur de sa propre éducation. Cette éducation est celle observée par le film « C’est nous qui décide ! ». Je m’explique : le film nous montre le cadre de vie du centre de loisirs d’une ville dans le périurbain nantais. On y voit les enfants faire un tas de choses que l’on voit rarement dans les centres ordinaires. « Mais ils font quoi ??? » me demandez-vous. Eh bien, si je vous dis marteau, pointe, bois, couper ou encore construire sa cabane tout seul, dans les arbres… Ah…. Vous trouvez ? Oui, ils font des choses « dangereuses » et sont en autonomie. L’Autonomie est le grand concept de cette éducation, il faut les laisser décider. Alors dit comme ça, un enfant de 5 ans qui prend un marteau pour enfoncer un clou, je vous l’accorde, ça peut surprendre. Mais détrompez-vous ! Ce sont eux qui nous surprennent ! Car en effet, ils sont capables de bien plus de choses que l’on croit, et le bricolage en fait partie. Si l’on confie un marteau à un enfant de 5 ans ou à un adulte, et que les deux ne savent pas s’en servir, il y a autant de risque de chaque côté. Il ne faut donc pas dévaloriser (attention voix de mamie oblige) « ses pauvres enfants » sous prétexte de leur âge. Une des valeurs de cette éducation est aussi de savoir apprendre de ses erreurs, de trouver des solutions aux problèmes, et ce tout seul, sans papa ou maman derrière qui dit « attends, je vais t’aider ». Plus l’enfant fait ses propres expériences, plus il va surmonter les problèmes facilement. C’est ce que prône l’éducation active.

Avançons dans le film, l’éducation active ce n’est pas que dans les activités. C’est aussi leur laisser le choix, qu’ils soient acteurs de la vie au centre ou à la cantine. Leur donner le droit de décider ce qu’ils vont faire est aussi important. Des réunions sont organisées et, tels de vrais adultes, ils discutent du partage du matériel de la salle, de pourquoi il faut que Louis prête du bois à Paul, par exemple. Bref, ils sont toujours autonomes et vivent leur petite vie tranquille en étant maîtres de leur propre éducation.

Cette éducation naît au début du XXème siècle et le courant d’ « apprentissage par l’expérience » fut introduit en France par Alain Kerjean en 1987, et est aujourd’hui reconnu pour développer des compétences personnelles et sociales. La différence avec l’école est que le schéma change. On passe de la forme «  leçon-apprentissage-évaluation » à la forme « confrontation au problème concret-autoformation en recherchant des informations sur le problème-recherche d’une solution ». C’est en Allemagne par exemple que ce concept s’est beaucoup développé, surtout dans les langues.

Ce film (que je vous conseille de regarder, d’ailleurs) m’a fait réaliser à quel point la prise de risque est importante dans l’éducation d’un enfant car, sans elle, il n’avance pas, ne s’amuse pas et n’apprend pas. Si, au début, la méthode peut surprendre, elle est finalement riche et prometteuse. Tout cela pour vous dire que d’autres sortes d’éducation existent, dont celle-ci qui, pour moi, est importante pour le développement de l’enfant, aussi bien personnel que social. Vous avez le droit de n’être pas d’accord (même si, avouez, je suis plutôt convaincante) avec cette éducation, et je peux le comprendre. Maintenant à vous de vous poser les bonnes questions après avoir lu cette citation de Freinet qui disait en 1964 dans ses Invariants Pédagogiques : « La voie normale de l’acquisition n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus essentiel de l’École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ».

À méditer…

Clara Chamoux

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